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Enfant du Quinto Sol
6 janvier 2013

Promenade nocturne


Quand on sort avec l’ame en vrac un samedi soir, c’est toujours spécial.

Elle se dit que c’est un temps à cigarette. Une atmosphère, une ambiance, une émotion, un état d’âme, à cigarette. Mais elle n’en prend jamais sur elle, déjà parce qu’elle ne fume plus [que des joints] et parce qu’elle n’a plus de main disponible, entre la laisse de ses chiens, et sa lampe torche.

Elle aurait bien aimé flirter, en même temps elle se dit que non, et que c’est bien fait pour elle. Elle est partagée entre l’envie et la peur de voir l’avenir. Elle ne sait plus vraiment vers ou aller. Alors elle suit ses chiens.

Elle se dit que lorsqu’elle chuchote, ils sont bien plus calmes, au ralentis, comme s’ils devaient faire le moins de bruit possible pour entendre ses murmures, et ils ne s’éloignent pas de trop, car ils doivent aussi rester proches d’elle pour l’entendre [au cas où]. Et qu’enfaite si parfois ils ne la regardent pas, la nuit, c’est juste parce qu’ils ont la lumière aveuglante de sa lampe torche dans les yeux.

Il pleut presque de la neige, elle se demande enfaite quel temps il fait. Elle a ressenti une note d’espoir en pensant que c’était de la neige. Ce qui serait une aide supplémentaire pour penser à autre chose. Elle s'arrête, et ils s'arrêtent. Pour regarder les phares des voitures au loin, sur la route en parrallèle.

Elle s’enfonce dans la brume froide. Au début, elle voit les lumières de la maison derrière elle, et au niveau de la forêt, devant elle, elle ne voit que du brouillard. Elle se pose toujours la question de si elle pourra sentir le brouillard très proche d’elle lorsqu’elle sera au niveau de la forêt, si proche qu’elle pourrait le toucher, faire danser sa main dedans comme elle le fait dans la fumée de la fête. Et quand elle arrive à la forêt, le brouillard est toujours plus loin, alors du coup, elle éclaire de sa lampe les arbres autour d’elle, et ne perçoit que le noir profond derrière les premières branches. Ou bien elle regarde derrière elle, et ne voit plus les lumières de sa maison. Elle regarde toujours sa maison de loin.

Elle adore se promener la nuit. Avec eux. Car sans eux, elle aurait surement peur. D’ailleurs elle n’aime pas quand tout à coups ils sentent du gibier, au début ça l’amuse, mais après quand ils accélèrent le pas, portent tous leurs poids en avant, soufflent très fort, lui vient toujours à l’idée qu’il s’agit peut-être de quelqu’un caché là, derrière le brouillard, ou dans le noir des arbres. Et ça la fait toujours frémir quand elle voit au loin des yeux verts qui la fixent. 


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