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Enfant du Quinto Sol
31 mars 2013

La parole, pour affronter la nuit.

 

Je revois encore Mathieu et ses étoiles dans les yeux entre deux cigarettes fumées à la fenêtre de ma chambre. Il me disait « mon vieux, tu sais que le verbe cristallise la pensée, j'te jure un mot sur une idée foireuse c'est comme un baiser mal placé, c’est une question de perception » et je voudrais tellement qu'il ait raison...

Y a quelque chose de magique dans son affaire, pouvoir rattraper les mots par terre, et les jeter comme des pierres contre les parois dans le noir pour en faire sortir les choses qui blessent. Essayer d’attraper les syllabes à la volée pour en faire des bougies qui éclairent une place là, sous les paupières. Ou des jolis bouquets pour une fille qui nous plait.

Finalement, c’est pour ça que j’écris.

Jours et nuits, je traque les épiphanies, avec la rage d’un mercenaire sous crack, d’un alcoolique en manque de jack, d’un dément, d’un amant qu’on plaque.

Jours et nuits, je traque les épiphanies, avec la rage d’un mercenaire sous crack, d’un alcoolique en manque de jack, d’un amant qu’on plaque, d’un dément qu’on claque, qu’on plaque.

 

[Fauve.]

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15 mai 2013

Remember

 

Il avait ce quelque chose dans le regard. Une intelligence fougueuse qui s’excitait à devoir rester trop sagement enfermée dans ce corps, limitée par les obligations de la vie. Un esprit trop vif pour le monde, qui s’écorchait à se rapprocher trop prêt de la vérité. Des yeux sombres et étincelants, à la lucidité perçante, transperçants. Qui lient en transparence les émotions refoulées des êtres qu’ils croisent sur le chemin. Il avait cette manière d’appuyer son regard en lançant des vérités qui, même si elles n’en étaient pas (au fond on n’en sait rien), nous on ne pouvait qu’approuver. Il avait en lui cette folie douce. Etrange mais attirante. Alternative. Un électron libre (indépendant) dépendant de sa liberté. Une identité laissée sur le bas-côté. Un doux rêveur de l’ombre aux espoirs gâchés. Une âme non exploitée qui tourne en rond comme un fauve en cage.

Il avait cette manière de scruter le fond de mes yeux, en devinant mes soi-disant pensées de l’instant, avec une telle sincérité, mélange d’innocence et de perversité, que j’approuvais en disant « Non mon gars, tu te plantes…mais penses ce que tu veux !» et lui me répondre « Justement c’est bien ce que je fais à l’instant » avec un sourire léger au coin des lèvres, qui donne envie de baiser volé.

 

 

22 mai 2013

Quand ça vous prend

 

J’ai le sourire de dépression. Celui qui n’est pas résigné mais plein d’espoir. Celui qui y croit mais qui se tord sur une gueule cernée. J’ai le sourire de dépression qui implore l’espoir et tait la mélancolie. Celui qui aimerai se déployer, suivre sa vie. J’ai le sourire de dépression, qui s’acharne à dépasser cette sale impression.  Celui qui fait des crevasses sur la joue et qui voudrait briller, qui voit les ambitions trop prétentieuses se rétamer. J’ai le sourire de dépression, le sourire pâle, creux, terne. Qui dicte au corps de ne s’enterrer, pas cette fois, d’y croire encore, encore une fois. J’ai le sourire de dépression, celui qui essaie de se retrouver, de se retourner, qui craque de tout côté. Tellement la face est tendue, le cœur ouvert et à nu. Les émotions en ascenseur, les sentiments décousus. J'ai le sourire de dépression.

 

 

27 octobre 2013

Back to Black

 

Me and my head high
And my tears dry
Get on without my guy.

And I tread a troubled track,
My odds are stacked

I'll go back to black.

 I love you much
It's not enough
You love blow and I love puff
And life is like a pipe
And I'm a tiny penny rolling up the
Walls inside.

We only said goodbye with words,
I died a hundred times
.

 

 

24 juin 2013

Epopée

 

" Il y a un vide en nous qui peut causer notre perte, nous pousser à nous tuer.

Eh bien, l’amour, c’est la rencontre de deux blessures, de deux failles, le partage avec quelqu’un de ce qui nous manque radicalement et que l’on ne pourra jamais dire. L’amour vrai, ce n’est pas « Montre-moi ce que tu as » ou « Donnes-moi ce que tu as pour combler ce qui me manque », mais plutôt « J’aime la manière dont tu essaies de guérir, ta cicatrice me plaît». "

 

 

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15 octobre 2013

T'imagines ?

Un trilby noir comme avant, un anneau aux motifs torsadés et sa bille d'argent. Un sourire farceur, les yeux bien dessinés, rêveurs. La roulotte rouge au fond du jardin, des loups à moitié chiens, des refrains. Une cuisine aménagée en plein air, des airs de désert. Et de demain, un verre de vin. Vin de serpent, ou vin de raisin. Les mains sur les cordes, la capture d'images, la peinture sauvage, la nature, le voyage. de la tête, des âmes, et des corps. Qu'on se noie dans notre décor, à déterrer le trésor, ces aventures qui valent de l'or. On va sourire, lui montrer les crocs à la vie, lui faire passer l'envie. On sera beaux, c'est clair, surtout toi, j'dis pas le contraire. On sera beau, on sera fiers, j'ai envie de vivre à notre manière, parfois de tout laisser derrière, de faire briller ma lumière, valser les repères. T'imagines ? 

12 novembre 2013

Ces instants avec toi ont le goût du soleil, des

Ces instants avec toi ont le goût du soleil, des fruits bien mûrs, de ces soirées où l’on veille devant un thé, assis les pieds en tailleurs, et puis surtout des danses improvisées, à deux. Le bonheur, en toute simplicité, juste comme on se l’imagine. Tu as le sourire des gamins farceurs, tu me fais rire. Et un corps qui me fait frémir, que j’aime regarder, contempler, que j’ai envie de toucher. Je t’ai vu, debout devant la fenêtre, le pantalon en lin tombant sur l'aine, le torse encore trempé, le regard au loin, les cheveux en bataille, la tasse de café à la main, tu es une pure beauté. Et quand tu tournes vers moi ton visage, tu me souris, le regard malicieux et pétillant, en t’approchant, j’ai juste envie de te bouffer, sans en laisser une miette.

20 juin 2018

Passes moi par dessus tous les bords mais restes encore.


Emmène-moi danser
Dans les dessous
Des villes en folie
Puisqu'il y a dans ces endroits autant de songes
Que quand on dort
Et on n'dort pas
Alors autant se tordre
Ici et là
Et se rejoindre en bas
Puisqu'on se lasse de tout
Pourquoi nous entrelaçons-nous ?
Pour les écorchés vifs
On en a des sévices
Allez enfouis-moi
Passe-moi par dessus tous les bords
Mais reste encore
Un peu après
Que même la fin soit terminée
Moi j'ai pas allumé la mèche
C'est Lautréamont
Qui me presse
Dans les déserts
Là où il prêche
Où devant rien
On donne la messe
Serre-moi encore
Étouffe-moi si tu peux
Toi qui sais où
Après une subtile esquisse
On a enfoncé les vis...
Nous les écorchés vifs
On en a des sévices.
Oh mais non rien de grave
Y'a nos hématomes crochus
qui nous sauvent
Et tous nos points communs
Dans les dents
Et nos lambeaux de peau
Qu'on retrouve çà et là
Dans tous les coins
Ne cesse pas de trembler
C'est comme ça que je te reconnais
Même s'il vaut beaucoup mieux pour toi
Que tu trembles un peu moins que moi.
Emmene-moi, emmene-moi
Allez enfouis-moi
Passe-moi par dessus tous les bords
Encore un effort
On sera de nouveau
Calmes et tranquilles
Calmes et tranquilles
...

 

 

3 mars 2018

Terre à terre dans les airs

Des glaçons sur les lèvres
Déglaçant sur mes rêves
Terrassant sur mes veines
Trépassant sur mes nerfs
Terrifiants sous ses airs
De garçon sur les nerfs
Terre à terre dans les airs
Dérivant sous le verre
Déroutant sur la mer
Déficient sous enfer
Dévissant d'un revers
Des visions qui atterrent
De monter à l'arrière
De s'il ment gout amer
De mon rêve à la mer.

6 janvier 2013

Promenade nocturne


Quand on sort avec l’ame en vrac un samedi soir, c’est toujours spécial.

Elle se dit que c’est un temps à cigarette. Une atmosphère, une ambiance, une émotion, un état d’âme, à cigarette. Mais elle n’en prend jamais sur elle, déjà parce qu’elle ne fume plus [que des joints] et parce qu’elle n’a plus de main disponible, entre la laisse de ses chiens, et sa lampe torche.

Elle aurait bien aimé flirter, en même temps elle se dit que non, et que c’est bien fait pour elle. Elle est partagée entre l’envie et la peur de voir l’avenir. Elle ne sait plus vraiment vers ou aller. Alors elle suit ses chiens.

Elle se dit que lorsqu’elle chuchote, ils sont bien plus calmes, au ralentis, comme s’ils devaient faire le moins de bruit possible pour entendre ses murmures, et ils ne s’éloignent pas de trop, car ils doivent aussi rester proches d’elle pour l’entendre [au cas où]. Et qu’enfaite si parfois ils ne la regardent pas, la nuit, c’est juste parce qu’ils ont la lumière aveuglante de sa lampe torche dans les yeux.

Il pleut presque de la neige, elle se demande enfaite quel temps il fait. Elle a ressenti une note d’espoir en pensant que c’était de la neige. Ce qui serait une aide supplémentaire pour penser à autre chose. Elle s'arrête, et ils s'arrêtent. Pour regarder les phares des voitures au loin, sur la route en parrallèle.

Elle s’enfonce dans la brume froide. Au début, elle voit les lumières de la maison derrière elle, et au niveau de la forêt, devant elle, elle ne voit que du brouillard. Elle se pose toujours la question de si elle pourra sentir le brouillard très proche d’elle lorsqu’elle sera au niveau de la forêt, si proche qu’elle pourrait le toucher, faire danser sa main dedans comme elle le fait dans la fumée de la fête. Et quand elle arrive à la forêt, le brouillard est toujours plus loin, alors du coup, elle éclaire de sa lampe les arbres autour d’elle, et ne perçoit que le noir profond derrière les premières branches. Ou bien elle regarde derrière elle, et ne voit plus les lumières de sa maison. Elle regarde toujours sa maison de loin.

Elle adore se promener la nuit. Avec eux. Car sans eux, elle aurait surement peur. D’ailleurs elle n’aime pas quand tout à coups ils sentent du gibier, au début ça l’amuse, mais après quand ils accélèrent le pas, portent tous leurs poids en avant, soufflent très fort, lui vient toujours à l’idée qu’il s’agit peut-être de quelqu’un caché là, derrière le brouillard, ou dans le noir des arbres. Et ça la fait toujours frémir quand elle voit au loin des yeux verts qui la fixent. 


6 janvier 2013

Flirt


Il m’a fait craquer, en face à face, intensément.

Ça fait longtemps que cela ne m’était pas arrivé. Il m’a rappelé mon premier amour, et comme il est plus jeune que moi, je trouve ça original. Moi qui recherche constamment l’effet viril et rassurant de l’homme mature, je savoure l’insolence de ses avances. Le lâcher prise qui lui fait dire et faire des choses débiles. Lâcher des vérités cachées en amplifiées, qui ne sont donc plus des vérités. C’est étrange, je n’ai jamais fui des avances, refusé oui, mais jamais fuit, ou tourné le dos. Lui me met mal à l’aise depuis le début, il ressemble à ses nouveaux adolescents qui découvrent la fac, puérils derrière leur look de premiers de la classe semi-cool. Il me rappelle ces gens plein de vie, fougueux et accablants. Je le disais prétentieux. Je l’ai vu défoncé, à la ramasse. Se rabaisser sous mes yeux pour me poser sa question, et me raconter son histoire. Il était charmant. Ses tentatives de rapprochement étaient pures, innocentes sans l’être vraiment, intelligentes, et espiègles. Ça m’a rappelé mon amour blond, la même technique de chasse aux cœurs pommés [et bourrés].

Je me dis que faut pas me monter la tête, c’est l’interdit, la tentation et le manque. ça me ferait du bien, et ça nous ferait du mal.

Je me dis que j’en fais trop pour ce que je devrais en faire. Mais y a ces photos de fin de série, dans mon appareil. Les dernières de cette soirée. De moi, par lui.

 

10 septembre 2013

En attendant

 

En attendant, l’ombre que je suis est la sienne. Sa reine et sa chienne. Le Prince de Valachie est apprivoisé, le pire loup de l’humanité. A renflouer ses peurs d’être sauvage, me mange dans la main avec mon cœur en cage.

Et aussi fort que je sois sa Reine, les chiennes ne sont que l’ombre de quelqu’un, et récupèrent toujours les restes, mais uniquement les restes. Si elles ont été gentilles, elles ont le droit à une friandise, sinon, elles en subissent les conséquences, et elles n’aiment pas les savoir irritables. Elles ne vivent pleinement que dans leurs dos, même si elles sont cadrées en leur présence. L’interdiction, les menaces ne leur apprennent qu’à faire en cachette. Et c’est à ce moment-là, qu’elles perçoivent leur présence comme une limitation, et plus comme un enrichissement. L’autorité se suffirait s’ils n’en abusaient pas au gré des humeurs. Mais tenir ce rôle suppose aussi d’être infaillible.

Et en même temps, suis-je sa chienne, ou juste une chienne ? Car les chiennes ont toujours besoin d’un maitre, aussi ferme qu’aimant. Sinon elles font des bêtises.

 

 

7 décembre 2013

" Oui, avec plaisir "


Rester seule face à son reflet, ses échecs. Seule face aux vides et aux absences. Seule face aux odeurs d’ammoniaque. Je suis pas au fond, mais je glisse, je dérape. Je cherche les prises, quelque part, dans le noir, mais ma main danse dans le brouillard, le vide, le néant. Je reste seule dans mes cauchemars, avec ma fumée. Mes journées sont juste un combat perpétuel contre les idées noires qui m’agrippent et m’enlisent. J’ai l’impression de me débattre contre un parasite et de sourire, de parler, de rire juste pour ne pas qu’il crie victoire, un semblant de dernier espoir. Je cherche les mains tendues, je les tends les perches pour ne pas m’effondrer, je le provoque le destin à toujours répondre « oui, avec plaisir » du tac au tac comme je me suis entrainé à le faire. Et je positive toujours, avec un vrai sourire faux devant la glace, mais toujours rien. Même quand je me chuchote « allez, croies y fort, la solution, elle vient de toi, pas d’ailleurs ». Et puis l’absence de réponses. Malgré les bouteilles à la mer déguisées en « oui, avec plaisir ». Cette sensation d’être condamnée à être seule dans la bataille, ou comme un dimanche soir,  après l’agitation du monde, ce monde de fou qui nous donne l’impression de nous porter, de nous supporter, d’être ensemble pour être moins seuls. Cette sensation d’entendre juste son propre écho comme un miroir ruminant, ou les plaintes ne sont que de pauvres cailloux qui ricoche sur les parois d’un puit noir de fond sans fin. Cette sensation de vide béant, d’abandon à la solitude, est tellement douloureuse qu’on réfléchit ensuite à deux fois avant de tendre les perches et d’appeler à l’aide. Juste parce qu’y croire même dans ce bordel de désespoir est encore plus  humiliant. Mais je fais le choix de le faire quand même, de croire et de m’auto-humilier. Pour ne pas signer mon arrêt de mort. Au moins, ce ne sera pas moi. Et pour en tirer du positif, j’essaie d’apprendre à gérer cette douleur-là, à l’apprivoiser. Je doute que ce soit vraiment une bonne chose, et c’est d’ailleurs réellement triste. Ce que cela révèle. Mais tant pis. Au moins je ne me réfugie pas dans la rancune, quitte à m’auto-flageller.
J’hésite parfois entre me pendre ou m’ouvrir les veines.
Je voudrais montrer, expliquer, mais le malheur attire le malheur, et je ne veux pas que mon parasite gagne du terrain. Je ne suis qu’un fantôme dans la fête qui  s’autorise quelques instants d’insouciance grâce aux substances, pour croire quelques instants que je fais partie de la vie, de leur vie. Alors que je suis juste en train de croupir. J’ai viré de mon existence la seule personne qui était toujours là pour moi, pour me retrouver seule face à ma souffrance, la combattre une bonne fois pour toute. Si au fond je sais que c’est une bonne chose, et qu’elle est nécessaire, je sais aussi que le pari est risqué. Que je vais peut-être y laissé ma peau. Et je doute toujours du côté bénéfique de la chose, est-ce que je ne suis pas en train de me saboter ? D’éloigner de moi les choses qui me font aussi du bien, qui me rende stable. Des fois je me dis que je vais mourir à force de tâtonner seule dans le brouillard, que je ne suis pas assez forte pour avancer sur ce chemin obscur, toute seule. Que je vais me ramasser. Que je me suis surestimée. C’est terrible comme ressentiment et j’ai souvent besoin d’agripper quelque chose pour ne pas sentir l’obscurité m’envahir. J’ai parfois l’impression d’être la conclusion incarnée d’Into the Wild. Et de me tordre de douleur avec ce même poison qui me bouffe. Seule. De tenter de faire marche arrière avec l’impression fatale qu’il est trop tard.

23 octobre 2015

Ames désordonnées


...

Ombres folles, courez au but de vos désirs;
Jamais vous ne pourrez assouvir votre rage,
Et votre châtiment naîtra de vos plaisirs.
Jamais un rayon frais n'éclaira vos cavernes;
Par les fentes des murs des miasmes fiévreux
Filtrent en s'enflammant ainsi que des lanternes
Et pénètrent vos corps de leurs parfums affreux.
L'âpre stérilité de votre jouissance
Altère votre soif et roidit votre peau,
Et le vent furibond de la concupiscence
Fait claquer votre chair ainsi qu'un vieux drapeau.
Lion des peuples vivants, errantes, condamnées,
A travers les déserts courez comme les loups;
Faites votre destin, âmes désordonnées,
Et fuyez l'infini que vous portez en vous !

 

 

[Baudelaire]

18 décembre 2015

Mes gardiens

...

Ils me mettent face à mes responsabilités, et face à mes travers d’humaine. Ils ont un regard sur moi plus impitoyable que n’importe qui, mais aussi plus tolérant que n’importe qui. Ils sont ce regard qui nous fixe, ils sont ce doigt pointé sur notre mauvaise foi et sur les seules limites que l’on s’impose. Ils sont la pureté d’esprit et l’empathie, ils sont la bienveillance et l’espoir, ils sont le reflet du miroir dans lequel on aimerait s’entrevoir. Ils sont à la fois cette drôle de claque qu’on se prend, à croire que le monde tourne à travers nos yeux, ou seulement pour nous, et incarne ce respect infini de la différence. Ils font tomber toutes les barrières dès lors qu’on se place à leur niveau, ils nous guident sur tous les chemins du mieux, dès lors qu’on baisse la garde, ils nous révèlent sans aucun doute, le meilleur de nous-même.

 

 

19 février 2016

Damaged goods

 

" Les mots me hantent et refusent de s’en aller de mon esprit. Ils y restent ancrés avec cette impression horrible que ces garçons l’ont finalement échappée belle, et que ce n’est qu’une question de temps avant que ceux qui n’ont pas choisi de s’écarter de ma vie réalisent l’immensité de la cause perdue que je suis et se barrent également ; une impression que j’ai aussi à l’égard de mes amis, d’ailleurs, aussi incroyables, compréhensifs et encourageants soient-ils.

Au final, je me sens toujours coupable d’être ce que je suis, même quand je suis avec quelqu’un qui a décidé de rester malgré ça. Coupable d’être cette personne si profondément imparfaite, incapable d’être heureuse dans une situation qui devrait pourtant me permettre de l’être. Coupable de voir mes petits amis faire de leur mieux, de les voir dépourvus devant mes états mentaux, qui sont au final plus puissants que n’importe quoi d’autre.

 

« Je veux expliquer à quel point je suis épuisée. Même dans mes rêves. La façon dont je me réveille, déjà fatiguée. Dont je suis noyée par une sorte de vague sombre. » "

 

16 novembre 2015

Opi ka Noba

Je me dis que c'est pas que c'est nul de grandir mais que ça me va pas.

Derrière les barrières de nos corps. Je préfère les crevasses de néant que les barricades du cerveau. Petite part de néant hasardeux. Battre en retraite. Ma peau est une toile blanche, peinture sans âme qui attend de recevoir les traces du passé, trainés opaques du souffle acéré, la vie m'a marqué avec ses dents, marquée au fer rouge, mordu au sang. J'attends. Le reste de mes ossements. Poupée déglinguée, l'Opikanoba ne m'a pas épargné. Je sens encore son souffle chaud le long de mes reins. Le long de mes joues, les nuits ou je suis encore debout. J'rêve
de lier les deux bouts, sans dessus dessous, et puis, sans vices et sans tabou. Sentence de l'existence, renier ma trêve. Tromper le jour pour qu'il m'achève. Frôler la fete avec Mister Tambour, qu'il m'achève moi je vois le jour. Je bois de l'amour avec du rhum. Visions chaudes et nauséeuses. Et mes pensées nébuleuses. Qu'on fait tourner comme un album. Ou un vynil crépitant, sans comprendre le sens de ses dérèglements.
Faudra mettre tout ça au clair, avant de rédiger des éclairs, à imprimer dans la chair. Sourire des absurdités du récit. Et puis, tant pis.

 

27 mars 2014

Fatiguée de ramasser les fragments, fatiguée

 

Fatiguée de ramasser les fragments, fatiguée d’essayer de recoller les morceaux, fatiguée d’avoir l’air optimiste, de m’inventer des projets qui sonnent bien, alors que j’ai la force de rien. Même pas de taper sur ce clavier tellement j’ai les doigts rouillés, d’attraper ma clope dans le cendrier que j’ai perdu. Fatiguée physiquement, fatiguée mentalement, fatiguée de faire semblant. Fatiguée de devoir tenir parce que j’ai plus d’autres choix, sauf celui de baisser les armes une dernière fois. Fatiguée de valdinguer de l’euphorie à l’envie d’exploser, en sanglots ou en mille morceaux. Fatiguée par les remous qui me font chavirer quand je rêve de plénitude et de stabilité. Connue et perdue. Fatiguée d’écrire ma vie sans voir le bout, le but qui se désintègre à chaque remous, sur le bout de papier qui flambe, part en fumée, à chaque fois que je suis fatiguée. Fatiguée d’essayer de lire entre les lignes, de croire qu’on me soutient, pour tomber toujours plus bas. Fatiguée d’être seule dans mon navire,  quand il chavire. Fatiguée de culpabiliser d’être fatiguée, fatiguée d’avouer, comme si la fatigue avait gagné.

 

J'repense à toutes ces fois où on m'a dit :
« T'es trop sensible…
Mais ça va aller, fais pas cette tête
Bon ok, ce sera peut-être pas tous les jours la fête. »
Et le docteur de la tête qui me répète que c'est comme ça,
Qu'il faut que je l'accepte
Que c'est comme le diabète, qu'il faut vivre avec.
Alors j'essaye chaque jour que Dieu fait
J'ai pas dit mon dernier mot t’inquiète
Y'a rien d’écrit, rien d’écrit
Et nique la voix qui m'dis :
Tu s'ras schyzo, bipolaire, trop fragile, suicidaire
Tyrannique, incurable, repoussant
Pas regardable
Tu s'ras sadique, narcissique, voyeur, pervers
Egocentrique, destructeur
Dépressif, obsessionnel, compulsif
Tu s'ras damné, condamné
Étendu sur la chaussée
Déformé, mal branlé
Démolit, trois fois rejeté
Tu seras c'qu'on dit tu discutes pas
Ici bas, c'est comme ça
T'as compris l'jeu petit merdeux
C'est la roulette, tu choisis pas.

 Ah ouais tu crois ça ?
Bah écoute, j'sais pas pour toi, mais pour moi ce sera :
La tête haute, les coudes sur la table
Le poing en l'air, fais moi confiance
Avant de finir six pieds sous terre,
J'aurais vécu tout c'qui a à vivre
Et j'aurais fait tout ce que j'peux faire
Tenté tout ce qui a a tenter
Et surtout on m'aura aimé.

 

 

14 septembre 2013

Unchained

 

Tu m’as dit que tu t’attachais. Quatre fois. Tu m’as expliqué. Et je t’ai dit que je m’attachais. Et je le regrette. Parce que je suis mise devant les faits. Parce qu’ou est-ce qu’on va aller tous les deux maintenant ? Parce que je me suis livrée. J’ai donnée, un bout de moi. D’une telle sincérité. Parce que je suis perdue, anéantie. Donc que veulent dire ces mots ? Que veut dire ma vie ? Les mots sincères le sont toujours. Mais qu’est-ce qui les a influencés sur le moment qui pourrait ensuite évoluer ? J’ai peur de ces mots, de les entendre, de les prononcer.

Alors pourquoi si vite, bordel ?


Qu’est-ce que je recherche avec ça, qu’est-ce que je souhaite ? Je sais que tu es comme un oiseau qu’on ne met pas en cage, je le sais. Et moi en ce moment, comme ma louve, je reste rassurée dans ma cage, seule valeur. Et en même temps c’est ce que je fuis, ce que je redoute. Pourquoi vouloir t’imposer, te demander, cette chose qui me fait si peur à moi ? Pourquoi vouloir t’entendre cracher des déclarations et des promesses, puisqu’elle mène à quoi ? Quelque chose, dont je ne veux pas. Alors pourquoi ? Ces mots ont terrassé ma légèreté. En me jetant devant cette vérité dont je ne veux plus me soucier. Parce que maintenant les dés sont lancés. La partie commence vraiment et que chacun doit prendre position. Tu aimes les femmes je le sais, comme moi j’aime les hommes. Tu aimes les belles histoires, mais tu les aimerais toutes si tu pouvais. Et tu sembles difficiles à contenter, sexuellement et plus largement. Ça me semble tellement compliqué, de loin, tout ça… que je n’ose même pas m’approcher. Peur de l’échec. Et puis de toute façon pour aller ou puisque je ne veux pas. Pas aller, pas avancer, pas terminer.

J’ai le blues de l’âme en ce moment, et je ne suis pas la fille que je voulais être pour toi. La fille fun, qui se marre, se fout de tout, sincère et spontané. Je me prends la tête à deux main, je traine mes soucis comme des boulets, je n’ai pas la meilleure position, coincée, acculée, contrôlée par un autre, et toi tu es là pour profiter en sachant que je reste sous contrôle, dont tu n’as pas les tâches et responsabilités à assumer. Toi tu t’amuses. Et tant pis si je ne sais pas ce qu’il s’y passe.

Je crois qu’on est juste exactement pareil, à ce moment de nos vies, du coup ça passe tellement bien et en même temps ça ne passe pas.

 

31 août 2013

La chanson des vieux amants


Bien sûr, nous eûmes des orages
Vingt ans d´amour, c´est l´amour fol
Mille fois tu pris ton bagage
Mille fois je pris mon envol
Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes
Plus rien ne ressemblait à rien
Tu avais perdu le goût de l´eau
Et moi celui de la conquête.

Mais mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l´aube claire jusqu´à la fin du jour
Je t´aime encore, tu sais, je t´aime

Moi, je sais tous tes sortilèges
Tu sais tous mes envoûtements
Tu m´as gardé de pièges en pièges
Je t´ai perdue de temps en temps
Bien sûr tu pris quelques amants
Il fallait bien passer le temps
Il faut bien que le corps exulte
Finalement, finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour être vieux sans être adultes.

Oh, mon amour
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l´aube claire jusqu´à la fin du jour
Je t´aime encore, tu sais, je t´aime

Et plus le temps nous fait cortège
Et plus le temps nous fait tourment
Mais n´est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants
Bien sûr tu pleures un peu moins tôt
Je me déchire un peu plus tard
Nous protégeons moins nos mystères
On laisse moins faire le hasard
On se méfie du fil de l´eau
Mais c´est toujours la tendre guerre.

Oh, mon amour...
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l´aube claire jusqu´à la fin du jour
Je t´aime encore, tu sais, je t´aime.

 

[Brel]

23 mars 2017

Twist et chante, moi je flippe

 


"On ne s'aime plus d'amour et d'eau fraîche
La vue de l'eau te fait hurler
Et notre amour à coups de dèche
S'est peu à peu désintégré"

 

 

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